01.12.2016. 1202 mois de vie.

Une vie ça passe vite ! J’avais bien vu dans les lignes de la main que je vivrais vieux. Les dix dernières années je ne les ai pas vues passer. Je suis veuf depuis huit ans, après dix-huit mois qu’Alice a passé à l’hôpital. J’ai arrêté de conduire après sa mort. J’aimais conduire ! Pour ne plus être tenté j’ai envoyé ma voiture à une nièce dans le midi qui avait cassé la sienne.

C’est dur de se retrouver coincé à la maison.

Dans mon existence de conducteur j’ai eu une contravention, et encore ce n’était pas moi, car le procès-verbal indiquait mardi soir, moment où j’étais au travail. J’ai eu une fois de la tôle froissée à cause d’un conducteur qui était passé à l’orange bien mûr.

Le plus loin que je suis allé en voiture c’est Gibraltar et le Tyrol.

29.01.2017.

Aujourd’hui nous avons commenté un article du JDD sur les centenaires intitulé Ils racontent la France. « Je ne suis qu’un grain de sable » glisse Ange, « Il faut s’aider les uns les autres » dit Paulette, « et essayer de se comprendre ». « L’amour c’est la chose la plus importante, le respect d’autrui, le don. Sentir que tout être humain mérite d’être écouté. Admirer la beauté : une musique, une action humanitaire, un paysage… » La seule façon de ne pas vieillir c’est de rester émerveillé.            

Cet après-midi nous allons écouter un concert d’instruments rares – l’harmonéon et l’accordinc. Je n’ai jamais joué de musique car j’étais un abruti de travail ! Je voulais me sortir de la misère. Je ne regrette pas. J’ai une nièce Denise qui joue de l’harmonica, elle a longtemps fait partie d’un petit orchestre d’harmonicas à Sallanches. Maintenant elle rejoint un musicien à La Cluse, ils se produisent lors de petits spectacles. Son frère et champion pour raconter les histoires, il allait dans les écoles lire des contes.

04.01.2018.

Hier j’ai eu un coup de fil de Viviane Le Dantec qui a travaillé avec moi et son fiancé à la boucherie. Elle se souvenait d’une grosse livraison pour Buitoni où il manquait la facture. Le camion attendait… Elle m’a demandé « La facture vous la voulez pour quand ? » Elle se souvient encore aujourd’hui que j’ai répondu « Tout de suite, maintenant ou à présent ! » Avec le pépé Paul ça bardait. Soixante-dix ans après elle me téléphone tous les ans. Souvent on m’appelait M. Corvaisier, à la boutique je supervisais tout ! Alice n’a pas voulu que je prenne une boutique, elle ne voulait pas travailler avec moi.

Conseils pour les passeurs de siècle.

  1. Il faudrait être conciliant c’est-à-dire accepter et respecter les idées des autres, même si je ne les partage pas.
  2. Essayer de prendre le meilleur de la vie, dans sa condition c’est-à-dire sans chercher à décrocher la lune. Ce qui n’empêche pas d’avoir des ambitions. (Il faut essayer d’y arriver.)
  3. Avoir l’humilité d’accepter les événements auxquels nous sommes soumis, et si l’on peut les contrer le faire.
  4. Ne pas opposer plaisir et raison.
  5. Regarder le monde avec bienveillance.
  6. Etre exigeant avec soi.
  7. Prendre de la patience, avec l’âge, pour tout (et s’en féliciter).

Les belles choses.

Tout est beau dans la nature. Ce qui est beau c’est de voir clair ! Il faut savoir apprécier la nature et les réalisations humaines. Je ne pense pas aux mauvais souvenirs.

Les belles choses du J + 20 (cent + 20 jours).

Avoir une belle fête avec quatorze membres de ma famille. J’avais autour de moi des petits-neveux et nièces et les amis – Mme et M. Bonnomet.

Mes amis de bistrot m’ont offert un beau blouson. Ce sont mes copains de beuverie.

Un petit repas à la pharmacie.